Les Moments littéraires n° 52
Anne Coudreuse
Écrire pour oublier
Major de la promotion Lettres 1988 de l’École normale supérieure de Fontenay, docteur ès lettres, agrégée de lettres modernes, Anne Coudreuse enseigne à l’université Sorbonne Paris Nord.
Son œuvre littéraire est double ; nous y trouvons à la fois des essais et des œuvres de fiction où la part autobiographique est plus ou moins ouvertement revendiquée. Dès son premier roman Comme avec une femme sont apparus les thèmes qui seront à la base de son œuvre littéraire à savoir : l’enfance, le suicide, la folie, l’homosexualité, la relation avec une écrivaine.
Jusqu’à présent, lire l’ensemble de son œuvre était impossible si l’on ne savait pas qu’elle avait publié sous son patronyme un roman et de nombreuses nouvelles - dont certaines sont parues dans Les Moments littéraires - et d’autres livres et nouvelles sous pseudonyme. Au cours de l’entretien qu’elle a accordé à la revue, Anne Coudreuse s’explique sur le choix d’un pseudonyme, évoque son enfance, son projet d’écriture et ses méthodes de travail.
Le dossier Anne Coudreuse :
Anne Coudreuse et moi de Annie Ernaux
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Son nom d’arbre sur le pont vide de Fabienne Jacob
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Entretien avec Anne Coudreuse
Souvenirs de la maison du mort de Anne Coudreuse
Également au sommaire du n°52
Kimiko Yoshida, L’inépuisable éclat de ce qui manque & portfolio.
Les autoportraits de Kimiko Yoshida procèdent d’une démarche singulière et paradoxale. À l’opposé de ceux réalisés le plus souvent par les photographes occidentaux, elle maquille son visage ou masque ses traits pour aboutir tout à la fois à la présence et à l’absence du modèle.
Diane de Margerie, Haïkus du confinement.
Avec Mon éventail japonais et De la grenouille au papillon, Diane de Margerie nous avait fait partager sa passion pour l’art et la littérature japonaise. Pour ce qui fut sa dernière œuvre, elle s’est inspirée des haïkus pour nous dire « la beauté du partage » et l’importance de « l’amour de l’autre pour aider à vivre ».
Hervé Ferrage, Carnet grec, 2022-2023.
Depuis qu’Hervé Ferrage a découvert la Grèce comme une ouverture sur le monde des dieux, chaque année, il attend son été grec. « La Grèce, pour moi, salvatrice, encore et toujours, depuis trente-cinq ans. Mieux qu’un mariage, une alliance sans règle fixe ni contrainte. Je peux être infidèle et absent un été, cela ne change rien, ma Grèce intérieure mûrit en moi, même à mon insu. »
Jacqueline Fischer, Des riens.
De son enfance, Jacqueline Fischer a gardé très peu de souvenirs. Aussi écrit-elle sur des riens qui, une fois regroupés, donnent une vision fragmentée de sa jeunesse.
Les chroniques littéraires d’Anne Coudreuse.
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Prix Clarens du journal intime 2024
Première sélection
Piero Calamandrei, Journal 1939-1945, Éditions Conférence Imre Kertész, Le spectateur, notes 1991-2001, Actes Sud Sándor Márai, Journal, Les années d’exil, 1968-1989, Albin Michel Yves Navarre, Journal, Séguier Chantal Thomas, Journal d'Arizona et du Mexique, (janvier - juin 1982), Seuil.
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Les Moments littéraires n° 51
Daniel Arsand
Apprendre ce que l’on est, avec ou malgré le regard des autres
Photo : Héloïse Jouanard
Tour à tour libraire, conseiller littéraire, attaché de presse, éditeur de littérature étrangère chez Phébus, Daniel Arsand a consacré sa vie professionnelle aux livres et aux auteurs. Écrivain, il publie son premier livre à trente-neuf ans : « J’ai attendu d’être libre. J’ai attendu la mort de mes parents pour publier. »
Dans son œuvre romanesque, la violence règne. Le viol, la haine, la vengeance, les destins sombres sont toujours présents. Cette vision brutale des rapports humains est en partie la résultante des épisodes traumatisants d’une jeunesse solitaire qu’il a décrite notamment dans son dernier récit autobiographique, Moi qui ai souri le premier (Actes Sud, 2022).
Tout lecteur de Daniel Arsand qui le rencontrera sera étonné par la dualité qui existe entre la brutalité qui habite chacun de ses livres et la gentillesse, la bonhommie qui émane de lui. Benoîte Groult lui a dit « Vous êtes tellement doux et vous écrivez des livres d’une rare violence ! »
Le dossier Daniel Arsand :
Protéger / s'exposer de Christian Chavassieux
Entretien avec Daniel Arsand
Journal de Daniel Arsand
Également au sommaire du n°51
Ève Morcrette, Entretien & portfolio.
La photographe Morcrette nous propose une série de dix portraits de Pierre, un agriculteur retraité, sympathique et malicieux, qui n’est pas entré dans la société de consommation. Il vit comme dans les années cinquante.
Évelyne Trouillot, Mon regard sur le monde.
Évelyne Trouillot, nouvelliste, romancière, dramaturge et poète haïtienne, nous fait partager ses réflexions sur les textes « intimes » et nous livre son carnet de voyage. Avant de le commencer, elle précise : « C’est avec la dignité de cette femme en moi, avec l’image des hommes et des femmes qui n’ont d’autre choix que de chercher ailleurs un semblant de vie que je me lance dans l’écriture de ce mélange intime de réflexions et d’émotions que m’ont évoquées certains endroits. »
Marie-Louise Audiberti, Carnets.
Nouvelliste, essayiste, romancière et autrice de romans autobiographiques (La Cadette, Éditions Écriture, 1995, ou La Dent d’Adèle, Grasset, 1978), Marie-Louise Audiberti nous ouvre son carnet intime.
Valéry Meynadier, Thanathobiographie.
De par son style prenant et toujours inattendu, un texte de Valéry Meynadier ne s’oublie pas. Psychoboxeuse et autrice, elle casse les genres, les mots, les rythmes et se déclare terroriste de l’écriture. Avec Thanathobiographie , Valéry Meynadier règle ses comptes avec sa famille : « Vous êtes à moi maintenant, morts, enterrés, pleurés, pas oubliés… Soumis à ma furie d’encre, libre de vous assassiner… »
Les chroniques littéraires d’Anne Coudreuse.
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Pour un aperçu des 52 numéros de la revue, consultez le catalogue
Actualités
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Piero Calamandrei
Journal 1939-1945
Piero Calamandrei, juriste, écrivain, homme politique, rédacteur principal de la Constitution italienne toujours en vigueur se fait ici observateur et chroniqueur des événements. Ce que dit ce Journal de l’expérience trouble du fascisme et de la guerre ne relate pas seulement une expérience italienne mais un pan déterminant de l’histoire européenne : la manière dont la liberté et la démocratie ont été reconquises en refusant peu à peu l’acquiescement et le compromis et en manifestant les oppositions silencieuses qui ont su résister et survivre aux années de « consentement » à la dictature.
Stéphanie Dujols
Les espaces sont fragiles Carnet de Cisjordanie, Palestine 1998-2019
De la fin des années 1990 à la fin des années 2000, Stéphanie Dujols arpente la Cisjordanie, notamment en tant qu’interprète pour le CICR, puis pour Médecins du Monde. En 2009, elle vit à Gaza, où elle anime des ateliers de danse et de yoga. Dix ans plus tard, elle retourne en Cisjordanie. Ces carnets forment un recueil de scènes, de souvenirs, d’esquisses de paysages en voie de disparition. Au fil de cette cartographie sensible, magnétique, où se rejoignent le poétique et le politique, c’est une beauté immémoriale – celle des lieux, des gens, des noms – qui se révèle, ainsi que son effacement insoutenable.
Les Moments littéraires, en partenariat avec la Fondation Clarens, ont décerné le Prix Clarens du Journal intime 2023 au Journal de Moldavie de Marc Crépon.
Jocelyne François