Maurice DE WÉE

 

La carrière de ce haut magistrat belge s’est presqu’entièrement déroulée en Égypte, puisqu’après avoir exercé comme avocat au barreau de Bruxelles de 1913 à 1919 puis comme substitut et premier substitut du procureur du Roi au tribunal de première instance de Bruxelles de 1913 à 1924, il est désigné comme juge des tribunaux mixtes d’Égypte. Il sera successivement, de 1924 à 1949, président du tribunal mixte de Mansourah, président de chambre au tribunal mixte du Caire et conseiller à la cour d’appel mixte d’Égypte.

À son retour à Bruxelles, il retrouvera sa fonction de substitut du procureur du Roi, au tribunal de première instance de Bruxelles, de 1953 à 1955.

Il a publié plusieurs études juridiques dont « La compétence des juridictions mixtes en Égypte », en 1926, à Bruxelles, et « Droit coutumiers et Tribunaux indigènes au Congo belge », en 1948, au Caire.


Participation à la revue

  • N°45, Diaristes belges : journal

 

A propos du Journal

Ce diariste a tenu son journal – qu’il nomme son « livre de vie » – quasi quotidiennement de 1924 à 1959 . Il y consigne méthodiquement ses activités de magistrat en Égypte, ses opinions sur la politique locale et internationale, les événements de sa vie familiale (la rencontre de Jeanne en 1925, leur mariage, la naissance de leurs deux enfants Jean et Élisabeth, l’arrivée de son frère Albert pour qui il a obtenu un poste de médecin), ses loisirs dans les milieux mondains que fréquente la colonie belge du Caire et ses nombreux voyages.

Le journal de Maurice De Wée comporte un grand nombre de pages, plus d’une centaine par an pour les premières années, mais aussi plusieurs versions : versions bis et ter, notes pour le journal, résumés. Ces variations éliminent les impressions plus intimes du journal personnel initial, modifient la manière de relater un voyage en passant du « je » au «nous», gomment certains détails du vécu pour résumer des événements ou des opinions. Ce souci de réécrire son journal laisse penser que son auteur songeait à l’édition. Sous quelle forme? il n’en dit rien mais il a publié ou préparé pour la publication certains de ses récits de voyage rapportés dans son journal. C’est le cas pour son « Tour en U.R.S.S. », préparé en juin, effectué en août 1933, (soit trois ans avant le Retour de l’U.R.S.S. d’André Gide) et relaté au retour. Il le publie la même année, dans « L’Égypte judiciaire », augmenté de notes et impressions. C’est le cas également du récit de son « Voyage au Congo » en 1944 (bien après cette fois le « Voyage au Congo » des carnets de route de 1927 de Gide), entrepris en pleine guerre car il ne peut rentrer en Europe, relaté dans son journal et remanié dans différentes versions dactylographiées. Ce témoignage n’a pas été publié de son vivant mais en 2017 dans « Congo-Meuse » par Marc Quaghebeur . Maurice De Wée aime de voyager, surtout comme touriste, mais pour ces deux grands voyages, c’est le souci de se rendre sur place pour évaluer, par lui-même, le bolchevisme qui l’intrigue et la colonisation belge qu’il vante.

Le journal de Maurice De Wée fait partie des archives familiales que son fils, le docteur Jean De Wée, a rassemblées pour en faire don à l’APA*. Ce fonds contient, outre le journal et les publications de Maurice De Wée, la correspondance personnelle que sa fille Élisabeth De Wée, sculptrice, a entretenue de 1949 à 1980 avec son amie artiste-peintre, Micheline Cohen, et les carnets de notes de son frère, le médecin Albert De Wée.

Francine Meurice

 

* Les archives du patrimoine autobiographique conservées aux Archives et Musée de la Littérature (APA-AML).